Vignette Mot de la présidente - janvier 2025

Les pharmaciens d’établissement ont assez attendu!

Publié le 9 janvier 2025 par Julie Racicot, présidente, et Linda Vaillant, directrice générale

Mot de la présidente et de la directrice générale

Le 26 mars 2024, l’A.P.E.S. déposait son cahier de demandes en vue d’amorcer la négociation visant à renouveler l’entente collective des pharmaciens d’établissement. Ce dépôt a été effectué suivant la demande du MSSS adressée à l’A.P.E.S. en décembre 2023. 

Près de 10 mois plus tard, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) n’a toujours pas obtenu ses mandats pour amorcer formellement la négociation et faire son propre dépôt patronal. C’est donc dire que depuis 10 mois, le MSSS et le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) examinent le cahier de demandes de l’A.P.E.S. et s’échangent des questions et réponses à ce sujet! L’A.P.E.S. avait d’ailleurs pris part en mai 2024 à une séance permettant à la partie patronale de poser ses questions sur les demandes de l’A.P.E.S. Toutes les réponses avaient alors été fournies par l’A.P.E.S. Pourtant, au moment d’écrire ces lignes, en janvier 2025, le MSSS nous indique que le dossier est toujours sous analyse…

 

Le MSSS doit intervenir

Que faut-il comprendre de ce délai? Pourquoi l’A.P.E.S. doit-elle multiplier les représentations en vue de simplement obtenir du MSSS l’amorce de la négociation ?

Le MSSS souhaite être un employeur de choix aux dires du ministre Christian Dubé dans son Plan Santé. Pour en faire la preuve dans le dossier des pharmaciens d’établissement, il doit à ce moment-ci faire pression sur le SCT afin d’obtenir les mandats requis pour que ses équipes puissent se mettre à table. 

L’entente de travail des pharmaciens d’établissement a pris fin le 31 mars 2023. Les négociations aux tables centrales se sont toutes terminées, à l’exception de celle de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), en juin 2024. Même la FIQ a eu le temps de négocier, de rejeter une première entente, de recourir à un médiateur, de négocier à nouveau et de régler la convention collective!

L’A.P.E.S. a l’habitude de négocier après les grandes centrales syndicales. Cela constitue une pratique normale compte tenu de l’ensemble des clauses réseau qui émanent des négociations aux tables centrales et qui touchent les pharmaciens d’établissement. Toutefois, JAMAIS il n’a fallu attendre aussi longtemps après le dépôt des demandes syndicales pour que la négociation s’amorce.

 

Négocier des solutions à des enjeux importants pour les soins aux patients

Il faut rappeler l’urgence de la situation de la main-d’œuvre en pharmacie. D’abord, Les besoins importants de pharmaciens dans le réseau de la santé. S’ajoutent les défis de recrutement, puisque trop peu de pharmaciens se destinent à la pratique en établissement de santé. Des bourses au programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée (MPA) restent sur la table chaque année! Tout cela entraîne des enjeux de main-d’œuvre indépendante (MOI). Ceux-ci ont d’ailleurs fait la manchette en novembre dernier et forcé Santé Québec à permettre que des pharmaciens à l’emploi du réseau de la santé continuent d’agir à titre de MOI dans des établissements en situation critique de pénurie.

L’A.P.E.S. propose pourtant des solutions à tous ces enjeux, solutions incluses au cahier de demandes déposé et présenté à la partie patronale en mars 2024. Ces enjeux sont prioritaires non seulement pour les pharmaciens d’établissement eux-mêmes, mais d’abord et avant tout pour les patients. Des soins et services pharmaceutiques sont coupés tous les jours dans nos établissements faute de pharmacien. Des patients et des équipes de soins n’ont pas accès à l’expertise pointue des PES. 

Tout cela a assez duré. Il est primordial de commencer à discuter formellement de tous ces enjeux à la table de négociation. Les pharmaciens d’établissement ont assez attendu!